dimanche 7 juin 2009

Nouvelle réaliste,

Elle était toujours la première arrivée et la dernière partie. Le teint pâle, presque blanc. Ses yeux verts d’une couleur bouteille, étaient toujours ailleurs, éparpillés, regard vide, tout comme ses pensées. Elle était souvent seule, et discrète dans cette salle vaste, telle une mouche perdue dans une cuisine. Elle avait un visage rond, mais très fin, laissant affleurer une bouche assez pulpeuse, mais discrète. Des cheveux attachés, avec un tout petit chignon. Ils étaient blond, ou châtain clair, un peut banal. Elle ne souriait vraiment pas beaucoup. Quand elle arrivait à la salle de danse, elle ne se faisait pas remarquer. Elle disait bonjour du coin de la bouche, et le professeur ne l’entendait presque pas. Elle commençait à s’échauffer, avant toutes ses autres copines, puis elle attendait leurs arrivées. Le maître suivait du regard la jeune fille qui démarrait les barres. Elle était maigre et bien trop fine, ce qui laissait apparaître ses côtes. C’était la préférée de l’entraineur, Marie-Lou. Il l’a regardait danser, à ce moment même, elle faisait un saut de chat. Il ne l’a corrigeait pas, il préférait attendre tout le monde.

Toutes les autres arrivaient l’une derrière l’autre et saluaient le professeur. Marie-Lou refaisait la barre. Le miroir de la salle donnait un effet de double. Elles se ressemblaient toutes, et dansaient toutes de la même manière. Elles n’y voyaient pas très clair dans cette glace. Elle n’était pas très bien lavée, avec beaucoup de traces de mains et de pied. Il y avait même un peu de rouille dans un de ses coins. Quand elles se regardaient dans ce miroir, elles y voyaient trouble, ce qui n’était pas très pratique pour leur autocorrection.

Le cours de danse continuait. Elles faisaient des sauts qui demandaient beaucoup plus de concentration, et elles devaient passer une par une. Marie-Loup commençait. Elle n’aimait pas trop ça, parce que le sol craquelait très fort. A cause de la poudre qu’elle mettait sur ses pointes pour ne pas glisser, il était très poussiéreux. Mais, ce n’était pas la seule qui en laissait partout. Ce qui l’a rassurait. Il remontait une odeur de magnésie et de chaussons qui trainaient par terre. Cette odeur devenait insupportable pour les danseuses ainsi que pour le professeur.

Les fenêtres étaient grandes ouvertes. Tous les jours, il ne les fermait jamais. Ca laissait rentrer une fraîcheur selon la température. Parfois c’était agréable, mais la plupart du temps, personne n’aimait ces ouvertures qui laissaient apparaître trois étages de vide sous leurs pieds. C’était détestable, parce que le professeur leur disait très souvent :

_Attention à celle qui ne respectent pas les consignes, sinon, je la jette par les carreaux.

Elles ne répondaient jamais, mais elles laissaient apercevoir une peur de gamine. Elles y croyaient tellement, qu’elles ne parlaient plus, et qu’elles dansaient parfaitement bien comparé au début de l’heure.

A l’opposé des fenêtres, collées à l’angle du grand miroir, il y avait un pot de fleur où ne restait que la terre avec quelques feuilles mortes.

Le professeur ne bougeait jamais, toujours assis au même endroit, sur la même chaise. Il haussait la voix de temps en temps, ce qui faisait peur. Les danseuses ne l’aimaient pas trop. Il n’avait pas bonne mine et sentait drôlement mauvais. Quand un air frais jaillissait des fenêtres, et qu’il se trouvait proche de là, les filles se mettaient toutes la main sur leurs nez. Il était petit et gros avec sa tête complètement dégarnie. Il y avait une ribambelle de rides énormes qui cachées sont front, et les sourcils du vieillard faisaient ombre sur ses yeux noirs. Il avait un nez tordu, trop petit comparé au reste de son visage. Le cours était fini, et les filles déguerpissaient le plus vite possible. Il ne restait plus personne. Tout le monde était parti, mise à part Marie-Lou, qui n’avait pas pris la peine de se changer, vu qu’elle allait attendre là, plus d’une heure, avec son professeur, qui se levait enfin de sa chaise pour aller la retrouver. Elle était assise tout à fait à l’opposée du vieux. Le plus loin que la salle puisse le lui permettre.

Il avait un pas lourd et disgracieux. Quand il approchait vers elle, la petite fille ne pouvait s’empêcher de regarder ses pieds, petits, mocassins troués, laissant apparaître un orteil énorme, avec une vue remarquable sur ses ongles jaunâtres. Ce spectacle ne plaisait à personne, encore moins à la petite fille. Puis, une fois à côté d’elle, il lui disait :

_Ils sont encore en retard ?

_Oui, m’sieur… Répondait-elle intimidée et écœurée par l’homme.

_Ils vont pas tarder j’espère, sinon, je te garde avec moi, l’air moqueur et suspect.

Elle ne répondait rien. Il continuait de la regarder, et elle essayait de lui échapper du regard. Les minutes passaient, et il était toujours planté là. Elle se leva pour aller se changer, et il l’a regardait. Elle n’osait pas enlever son justaucorps, et elle m’était son jeans et sa chemise par-dessus. Il lui disait alors :

_Ta maman ne va pas être en colère si tu gardes ton body, petite ?

_Non, ne vous inquiétez pas.

_Laisse moi donc t’aider.

_Non merci, je suis déjà habillée, tant pis.

Elle se précipita pour mettre ses chaussures, et fila dans le hall d’entrer, pendant que le professeur fermait la salle et le vestiaire.

La maman de Marie-Lou était enfin arrivée. Comme toujours, Monsieur Paterson, le professeur de danse les saluait, et partait.

*

* *

Un trimestre entier c’était écoulé.

La petite danseuse avait toujours droit à cette horreur de professeur qui voulait à tout prix l’habiller avant qu’elle rentre avec sa mère. La salle de danse qui était pour elle un plaisir d’y aller, devenait un cauchemar interminable. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle voulait donner un terme définitif à la danse, car elle avait tout fait pour y renter.

Un soir, la mère de Marie-Lou appela à la danse, Monsieur Paterson répondis :

_Bonsoir Madame, ce n’est pas un problème, je la garde avec moi, vous la récupérez dans 2 ou 3 heures, on sera là.

Quand elle entendit ça, la petite s’éloigna. Elle avait comme un mauvais pressentiment. Mais, ce n’était qu’une gamine, elle le pensait juste effrayant.

Elle se rendait dans le vestiaire pour se changer, et elle entendait tituber derrière elle le professeur. Elle paniquait et devenait toute rouge. Elle avait vraiment envi de se préparer en paix, mais il était là, déjà devant la porte. Puis il lui dit :

_Ta mère m’a dit que tu dois impérativement t’enlever le justaucorps.

Elle ne voulait pas, elle regardait approchait l’homme. Puis elle répondit :

_Laissez moi tranquille, et je me l’enlèverais. Pas besoin d’aide, merci. Elle restait poli, mais elle serait très fort dans ses bras très fin ses habits déjà mis. L’homme avança, lui retira d’un violant coup de main sa chemise et son jeans, puis il s’empressa de lui retirer son body blanc, qui virait au jaune clair. Elle ne pouvait plus bouger, et il lui disait en claquant la porte derrière lui :

_Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal, on va juste jouer le temps que ta maman arrive.

Pétrifiée par les mains crassent de l’homme, grosses et petites, qui touchaient avec entrain le corps de Marie-Lou, elle ne savait que dire et que faire. Elle se laissait manipuler, car elle ne trouvait plus aucune sortie à ce jeu. Puis, elle se retrouva nue, sur la chaise du vestiaire. La porte fermée à clef. Impossible qu’elle puisse appeler à l’aide. Elle voyait le professeur se déshabiller. Elle le trouvait moche avec ses vêtements, mais sans, c’était pire.

Il avait un énorme ventre, bien garni et dodu. Son nombril ressortait énormément, avec des poils noirs et bouclés. Il était cours sur pâte, tout aussi poilus que ses jambes. C’était comme si, quelque chose lui avait empêché que ses cheveux poussent sur sa tête. Maintenant qu’il eut fini de se déshabiller, il prit l’enfant sauvagement. Elle essayait de crier, elle se débâtait. Et il lui cria :

_Arrête vilaine, sinon je le dis à ta mère.

Puis, la petite fille se tut. Elle ne disait rien pendant ce long moment. Elle se laissait mal traiter. Monsieur Paterson se faisait un plaisir de la voir à ses pieds. Et il criait de plaisir.

Quand il eu fini, il lui dit :

_Tu peux te rhabiller maintenant, et dépêche toi, ta mère va pas tarder a arriver.

Il lui fit promettre de ne rien dire. Terrorisée, les yeux ouvert comme deux ombrelles, elle accepta, prit ses affaires, et ce revêtit en vitesse. Elle tremblait, elle pleurait, elle avait mal. Elle ne voulait qu’une chose, être avec sa mère. Pas plus tard que 15 minutes après, la mère était là. Les vestiaires étaient fermés, la salle aussi. Monsieur Paterson rétorqua :

_Elle faisait la polissonne, elle vient de tomber des escaliers. Elle a eu plus de peur que de mal. J’ai hésité à vous appelez.

_Oh, ce n’est rien à ce que je vois, elle n’a pas de plaie.

La petite était encore sous le choc, elle s’empêchait de pleurer fort, et elle dit enfin :

_Oui maman, tout va bien.

Le professeur lui lança en clin d’œil. Et dit pour conclure la journée :

_A la semaine prochaine, Marie-Lou.


Vachelard Marie.

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