dimanche 7 juin 2009

"CONTES DU JOUR ET DE LA NUIT" ILLUSTRES PAR LES PEINTRES CONTEMPORAINS [Par Sophie, Emilie, Cyria & Candice]




I__-__Passages des contes et description illustrés par des tableaux qui correspondent (Par Sophie N.)



L'Aveu :



[ "Cour de ferme en Normandie", Claude Monet ]



"Le soleil de midi tombe en large pluie sur les champs. Ils s'étendent, onduleux, entre les bouquets d'arbres des fermes, et les récoltes diverses, les seigles mûrs et les blés jaunissants ; les avoines d'un vert clair, les trèfles d'un vert sombre, étalent un grand manteau rayé, remuant et doux sur le ventre nu de la terre.Là-bas, au sommet d'une ondulation, en rangée comme des soldats, une interminable ligne de vaches, les unes couchées, les autres debout, clignant leurs gros yeux sous l'ardente lumière, ruminent et pâturent un trèfle aussi vaste qu'un lac."



Le Père :



[ "Clairière", Annie Cuquel ]



"Et, traversant un champ, ils allèrent, en courant, vers cette étrange colline, qui fournit, chaque année, tous les lilas traînés à travers Paris, dans les petites voitures des marchandes ambulantes.Un étroit sentier se perdait sous les arbustes. Ils le prirent et, ayant rencontré une petite clairière, ils s'assirent.Des légions de mouches bourdonnaient au-dessus d'eux, jetaient dans l'air un ronflement doux et continu. Et le soleil, le grand soleil d'un jour sans brise, s'abattait sur le long coteau épanoui, faisait sortir de ce bois de bouquets un arôme puissant, un immense souffle de parfums, cette sueur des fleurs.Une cloche d'église sonnait au loin."



Le Vieux :



[ "Cour de ferme en Normandie", Claude Monet ]



"Un tiède soleil d'automne tombait dans la cour de ferme, par-dessus les grands hêtres des fossés. Sous le gazon tondu parles vaches, la terre, imprégnée de pluie récente, était moite, enfonçait sous les pieds avec un bruit d'eau ; et les pommiers chargés de pommes semaient leurs fruits d'un vert pâle, dans le vert foncé de l'herbage.Quatre jeunes génisses paissaient, attachées en ligne, et meuglaient par moments vers la maison ; les volailles mettaient un mouvement coloré sur le fumier, devant l'étable, et grattaient, remuaient, caquetaient, tandis que les deux coqs chantaient sans cesse, cherchaient des vers pour leurs poules, qu'ils appelaient d'un gloussement vif."
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II__-__Le réalisme et le naturalisme (Par Cyria P.)
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Le réalisme :
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Le réalisme s'oppose a l'idéalisme, c'est à dire à ce qui ignore la réalité.
C'est un courant littéraire du XIXe siècle (vers 1850-1890) qui donna pour mission au roman d'exprimer le plus fidèlement possible la réalité, ou de peindre le réel. Les histoires réelles (vécues) sont privilégiées, les personnages ont des sentiments vraisemblables, et le milieu ainsi que le physique des personnages sont évoqués avec minutie et objectivité.
Le réalisme est formé sur le mot "réel" et se caractérise par la volonté de certains peintres et romanciers de représenter la réalité sans la modifier.
Tout d'abord, il est utilisé par les critiques dès 1845, par exemple pour caractériser la manière de peindre de Courbet lorsqu'il représente un interieur campagnard sans tenter de l'embellir. Il ne s'agit pas d'une tendance isolée mais d'un mouvement en relation étroite avec l'évolution des mentalités et des données sociales. La Révolution industrielle, l'importance prise par le prolétariat, les mouvements ouvriers, déterminent de nouvelles sources d'intéret pour les artistes. Le progrès des sciences, la découverte de la photographie, d'abord stricte reprodustion du réel, ont également une influence importante au moment où la Révolution met fin aux illusions romantiques
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Le naturalisme (1850-1890) :
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Le Naturalisme est une certaine opposition au Romantisme, un rejet du rêve romantique. Cette période est constituée de Réalisme qui représente le plus fidèlement possible la réalité du monde extérieur. Le Naturalisme, comme dit plus haut, comprend des éléments de réalisme additionnés à des outils scientifiques. En effet, ce sont des descriptions scientifiques des réalités humaines de la société de l'époque qui ressortent des oeuvres. En analysant ces écrits, ont remarque que les différents thèmes des oeuvres ont préalablement fait l'objet d'une certaine recherche, d'une documentation poussée. L'auteur émet alors une hypothèse qu'il vérifie ensuite à l'aide d'une expérimentation.
A travers cette époque dans l'histoire de la littérature, on ne retrouve pas de sujets tabous, ni de limites dans les oeuvres. Les auteures montrent la société comme elle est: on délaisse les personnages importantspour ne dorénavent s'intéresser qu'aux prostituées, aux ouvriers, aux travailleurs moyens, aux gens moyens de la rue, de la ville... Pourquoi montreraient-ils les Rois, les belles choses de la société alors que partout c'est l'échec, la mort et la guerre qui prédominent
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La différence entre le Réalisme et le Naturalisme :
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Le réalisme et le naturalisme décrivent le réel à différents degrés. Le réalisme s'intéresse surtout à la bourgeoisie tandis que le naturalisme est guidé par la science et s'intéresse aux classes assez pauvres.
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III__-__Les différents milieux sociaux représentés par Maupassant dans ses contes (Par Emilie P.)
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Chez Maupassant, les thèmes des classes sociales se retrouvent souvent au cœur de ses contes.
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Au dix-neuvième siècle, époque de découvertes scientifiques, le courant littéraire dominant est le réalisme. À l'instar de Zola, Maupassant aborde, dans ses écrits, des thèmes chers aux réalistes. Dans le conte « Histoire vraie », par exemple, il traite des différentes classes sociales et de l'amour impossible, thèmes récurrents dans son oeuvre. Il démontre ainsi certaines injustices entre les classes, ainsi que le pouvoir des hommes sur les femmes.
Dès le début d'« Histoire vraie », il est évident qu'il y a deux types de personnages : ceux qui appartiennent à la noblesse, aux mondes des bien nantis, et ceux plus pauvres, provenant du secteur ouvrier et paysan. Le champ lexical se rattachant aux riches est éloquent : « demi-seigneurs, mi-hobereaux, riches, ferme-château, baron, marquis, fortune ». Celui des paysans démontre bien la différence de classe : « servante, fermiers, paysans, bonne ». Plusieurs inégalités séparent aussi ces classes. L'argent entraîne en effet le pouvoir. Lorsque de Varnetot explique les termes de l'entente concernant le changement de propriétaire de Rose, il le fait dans ces termes : « Il me céderait sa servante et je lui vendrais ma jument noire, Cocote [...] » (l. 36). Il parle de Rose comme d'une marchandise à peine plus importante qu'un cheval. Ce pouvoir sur les gens, seuls les riches avaient les moyens de l'exercer. Ce pouvoir leur permet aussi de passer outre à certaines normes sociales. Par exemple, au début du texte, les chasseurs « parlaient comme on hurle, riaient comme rugissent les fauves, et buvaient comme des citernes » (l. 10-11). Ils regardent et parlent de la servante comme d'un objet, et c'est de cette manière que de Varnetot traite Rose. Leur richesse leur permet ces écarts de conduite. Bref, à plusieurs reprises, et par divers procédés, Maupassant nous rappelle sans cesse l'existence de différentes classes sociales.
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En parallèle, l'auteur aborde le thème de l'amour impossible par l'entremise de Rose et de de Varnetot. À cette époque, l'homme avait le pouvoir sur la femme. Dans l'histoire, de Varnetot achète littéralement la femme qui l'intéresse et, toutes les fois qu'il y pense, elle lui rappelle sa chienne Mirza et les sentiments qu'elle avait pour lui, ce qui laisse supposer une certaine conception de l'amour. Il est important, pour lui, qu'il ne perde par son pouvoir et c'est pourquoi il se répète qu'on ne le « prend pas facilement » et qu'il n'est « pas de ceux qu'on enjôle avec deux baisers » (l. 47)-48. De plus, les femmes de l'époque acceptent généralement leur rôle de dominées et se soumettent à la volonté masculine. Rose est en effet achetée sans protestation et tient son rôle de « divertissement ». Lorsqu'il en a assez et qu'il veut s'en débarrasser, monsieur de Varnetot décide de marier Rose qui n'a pour seule réaction que cette faible opposition : « c'est vous qui me proposez ça! c'est vous! » (l. 117). Malgré tout l'amour qu'elle a pour son maître, elle sait très bien qu'elle n'a pas d'autre choix que de refouler ses sentiments et d'accepter ce mariage arrangé. De nos jours, ce genre de situation est plutôt rare dans notre société et serait sans doute décriée par les ligues féministes... Par surcroît, les valeurs partagées par la majorité au XIXe siècle n'encourageaient pas le mariage entre différentes classes sociales. Cette union entre pauvres et riches était surtout mal vue par la noblesse. Lorsqu'il apprend que Rose est enceinte, de Varnetot ne pense pas une seconde à la marier, il cherche, au contraire, un moyen pour s'en défaire. Il déclare ainsi : « Vous comprenez, j'avais mon père et ma mère à Barneville, et ma soeur mariée au marquis d'Yspare, à Rollebec, à deux lieues de Villebon. Pas moyen de blaguer » (l. 53-55). Les pressions familiales et sociales ont plus d'importance dans son raisonnement que ses propres sentiments. Vu les circonstances, le mariage entre Rose et de Varnetot était donc impossible. Tout comme les hommes de son époque, de Varnetot a le pouvoir sur les femmes, tandis que Rose accepte son rôle d'opprimée. Le nouveau mari de cette dernière la bat d'ailleurs, ce qui ne semble pas déranger ou surprendre de Varnetot. L'opinion publique est contre cette union, ce qui rajoute à l'impossibilité de celle-ci.

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