dimanche 1 mars 2009

Relation Maupassant et Flaubert
Gustave FLAUBERT étant né en 1821 et Guy de MAUPASSANT étant né en 1840, seul 19années les séparent.
De ce fait, ces deux personnes étaient relativement liées et beaucoup de « rumeurs » disaient qu'ils étaient soit homosexuels, soit que MAUPASSANT était le père de FLAUBERT.
Par la suite on expliqua qu'en réalité, MAUPASSANT était le « père littéraire » de FLAUBERT.
Mais il fallu beaucoup de temps pour expliquer cela.
Il y a eu de nombreuses correspondances entre les deux hommes; et maintes fois ceux-ci ont du s'expliquer sur leur relation.
Sur toutes leurs correspondances, il y a une marque d'affection
tel que « mon cher », « je vous embrasse en vous serrant les mains », « vous me manquez beaucoup. »
tout deux ce font part de leur sentiments comme par exemple dans cette lettre:



A GUSTAVE FLAUBERT
MINISTÈRE DE LA MARINEET DES COLONIES
Paris, ce 21 août 1878
Je ne vous écrivais point, mon cher Maître, parce que je suis complètement démoli moralement. Depuis trois semaines j'essaye à travailler tous les soirs sans avoir pu écrire une page propre. Rien, rien. Alors je descends peu à peu dans des noirs de tristesse et de découragement dont j'aurai bien du mal à sortir. Mon ministère me détruit peu à peu. Après mes sept heures de travaux administratifs, je ne puis plus me tendre assez pour rejeter toutes les lourdeurs qui m'accablent l'esprit. J'ai même essayé d'écrire quelques chroniques pour Le Gaulois afin de me procurer quelque sous. Je n'ai pas pu. Je ne trouve pas une ligne et j'ai envie de pleurer sur mon papier. Ajoutez à cela que tout va mal autour de moi. Ma mère, qui est retournée à Étretat depuis deux mois environ, ne va nullement mieux. Son cœur surtout la fait beaucoup souffrir, et elle a eu des syncopes fort inquiétantes. Elle est tellement affaiblie qu'elle ne m'écrit même plus, et c'est à peine si, tous les quinze jours, je reçois un mot qu'elle dicte à son jardinier. Elle compte toujours sur la visite de M. et Mme Commanville au commencement d'octobre, et elle espère aussi que vous voudrez bien venir passer quelques jours près d'elle. Cela la distrairait et lui ferait beaucoup de bien. J'attends, pour demander mes quinze jours de congé, que vous m'ayez répondu si vous pourrez, ainsi que Mme Commanville, être libre à cette époque. Notre amie Mme Brainne ne s'amuse guère à Plombières. Elle m'écrit de temps en temps et je lui envoie beaucoup d'histoires qui ne sont pas toujours très convenables, mais qui, du moins, peuvent l'égayer. Suzanne Lagier vient quelquefois me voir à mon ministère ; elle met tout Paris en mouvement pour jouer Gervaise. Elle est bien farce, mais monotone, et sa personnalité de cabotine tient dans son esprit une place démesurée. Comment se fait-il que Zola n'ait point été décoré, après la promesse de M. Bardoux ? La chose a fait du bruit, du reste, car tous les journaux avaient annoncé sa décoration. Je dois bientôt aller passer un dimanche chez lui ; j'ai envie de voir ce qu'il m'en dira. Je suis sûr qu'il est très embêté. Qu'avait-il besoin de cela ? J'ai rencontré Tourgueneff quelques jours avant son départ pour la Russie, et je l'ai trouvé triste et inquiet. Quelques accidents qu'il avait eus au cœur l'avaient décidé à consulter, et le médecin avait constaté une maladie du ventricule gauche. Tout le monde a donc le cœur détérioré. Quant à moi, je suis toujours déplumé. La Faculté croit maintenant qu'il n'y a rien de syphilitique dans mon affaire, mais que j'ai un rhumatisme constitutionnel qui a d'abord attaqué l'estomac et le cœur, puis, en dernier lieu, la peau. On me fait prendre des bains de vapeur en boîte, ce qui, jusqu'ici, ne m'a rien fait. Mais ce traitement, joint aux tisanes amères, sirops et eaux minérales de table, a mangé le peu d'argent que j'avais mis de côté pour mon été. Ça, c'est toujours un résultat. J'espère, pour la confusion des médecins, que je n'en obtiendrai pas d'autre. Je vous embrasse de grand cœur, mon cher Maître, et vous prie de m'écrire quelques mots entre deux phrases de B. et P. Je vous serre encore les mains.
GUY DE MAUPASSANT




Réalisé par SERRANO-CERRI Morgane

1 commentaire:

  1. Travail intéressant qui pourrait être complété (on a envie d'en savoir plus, de lire peut-être d'autres extraits de lettres...c'est bon signe!)
    Mise en page, présentation à rendre plus agréable, profiter du format pour illustrer, proposer des liens...

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